Les ouvriers sont malheureux au 19ème siècle. Ils viennent de la campagne et vivent très mal dans les villes. Ils ont des salaires très faibles et ne mangent que du pain et des pommes de terre : la viande est trop chère.

 

     Comme leur salaire est insuffisant, leurs femmes et leurs enfants, dès l'âge de huit ans, doivent travailler dans les ateliers d'usine.

 
Enfants au fond de la mine



Vers 1860, les femmes et les enfants
sont employés à des travaux très pénibles,
comme dans cette fabrique de tuiles.


      Un habitant du pays minier de Carmaux dans le Tarn parle de sa mère quand elle avait dix ans :

"Dès sa dixième année, ma mère, pour gagner quelque argent, allait, tous les jours et par tous les temps, distribuer le lait à Carmaux, de porte en porte, traînant un lourd bidon de zinc qui brisait ses frêles* épaules."

frêle : petit, mince et qui donne une impression de fragilité.




Une soupe populaire en 1888 à Paris.
On y donne à manger à tous les malheureux
du quartier de Montmartre.

        Jules Renard a écrit ce portrait d'un mendiant. Souvent, dans la rue, on croise :
" ...un homme qui demande l'aumône*. Il dit des mots sans suite et regarde avec des yeux terribles, des yeux de scaphandre dans sa figure cuite. "

Aumône : don que l'on fait aux pauvres.



         " On rencontre dans les quartiers ouvriers, le samedi soir, après la paie, des silhouettes titubantes*, révélatrices de ces alcoolismes, fléau des classes populaires*. On côtoie des femmes au corps trop tôt flétri*, ouvrières des filatures*, herscheuses*, paysannes toutes vouées aux travaux pénibles, aux maternités nombreuses… "
                                                                                 Max Gallo "Le grand Jaurès"


Des silhouettes titubantes
: personnes ayant du mal à marcher droit, à rester debout.

Alcoolisme, fléau des classes populaires :
il y avait beaucoup d'alcoolisme chez les pauvres gens.

Corps flétri : corps ayant perdu sa fraîcheur, son éclat à cause d'un travail trop pénible.

Filature : c'est l'usine où se font les transformations des fibres textiles en fils à tisser.


Ouvriers du 19ème siècle

Herscheuse : femme qui travaille au fond de la mine et pousse des berlines de charbon à bras.




         "Le chômage partiel* frappe toutes les activités sans que le chômeur ait la moindre garantie. L'embauche est au jour le jour. Ni congé, ni aucune assurance pour le lendemain.



Des ouvriers fabriquent le fer.
Jules Verne, un grand écrivain français, disait :
«... un travail terrible qui use son homme en dix ans.»

Le vieil ouvrier, le malade, l'accidenté n'ont pas de protection. La durée du travail dépasse toujours dix heures, et il faut être présent à l'usine de douze à quatorze heures durant. Les salaires permettent à peine de se nourrir."

Chômage partiel : c'est un chômage où on travaille moins d'heures et donc, on est moins payé. Dans tous les travaux, il y avait du chômage partiel.




Victor Hugo, l'un des plus grands poètes français, écrit dans «Les années funestes» :

" Nous étions tous mineurs, mon père, ma mère, moi. L'ouvrage était dur, le chef n'était pas bon. Comme on manquait de pain, on mâchait du charbon...

Nous avons demandé, ne croyant pas déplaire, un peu moins de travail, un peu plus de salaire. Et l'on nous a donné quoi ? Des coups de fusil ! "
  

Pourquoi des coups de fusil?

     Parce que les ouvriers se sont révoltés à cause des conditions de vie trop dures. Lorsqu'il y avait des révoltes, le gouvernement pouvait envoyer l'armée.

     Par exemple, en 1848, à Paris, des ouvriers se sont révoltés parce qu'ils n'avaient plus de travail, car le gouvernement avait fermé les ateliers nationaux : les ouvriers ont été massacrés par les troupes.

Le 26 juin 1848, l'armée tire sur les
ouvriers révoltés et tue 1500 d'entre eux.


Tableau peint par Meissonier,
capitaine de la Garde nationale
      A Fourmies, une commune dans le Nord de la France, le 1er mai 1891, c'est aussi ce qui est arrivé: les troupes armées ont tiré des coups de fusils sur la foule qui manifestait pour des ouvriers en grève, dix jeunes gens de moins de vingt ans sont morts.

Petit à petit, les ouvriers vont s'organiser pour vivre mieux.

1864 : ils obtiennent le droit de faire la grève
1884 : ils ont le droit de constituer des syndicats.
1892 : les femmes et les enfants travaillent moins d'heures.
1900 : la journée de travail ne doit pas dépasser 10 heures.
1906 : ils ont le droit à une journée de repos par semaine.


Que dit Jean Jaurès ?


Le logement d'un ouvrier

" …Ces ménages si pauvres, parqués dans de si petits appartements où le père, la mère, la grand mère, la jeune fille et les enfants, tout cela est couché pêle-mêle dans des promiscuités* misérables… "

Promiscuité : le fait d'être très ou trop près d'une personne. Cela veut dire aussi qu'il y avait peu de place dans les logements des ouvriers.


" Nous avons vu des lits qui n'avaient pas un morceau de toile pour couvrir la nudité et la
pudeur* des enfants. "
     Jean Jaurès à Armentières, qui était pourtant la ville reine de la toile !

Pudeur : c'est l'attitude d'une personne qui évite de montrer son corps. Pour dormir, les enfants n'avaient même pas un morceau de tissu pour se couvrir.

" Il y a d'autres victimes, il y a d'autres accablés*, il y a d'autres opprimés* et ces ménages misérables ont, ceux-là aussi, le droit de l'homme, la dignité* de la personne humaine, et ce droit étant violé, c'est au nom de l'humanité que nous protestons. "

Accablé : Personne à qui l'on impose une trop lourde charge de travail.

Opprimé : Personne ou peuple que l'on soumet à des traitements injustes.

Dignité : c'est l'attitude d'une personne qui inspire le respect.

"Oui, je le dis bien haut, tant qu'il me restera un souffle, je l'emploierai à combattre pour les faibles contre les puissants, pour le peuple contre ceux qui l'oppriment, pour la justice sociale contre l'iniquité* et contre l'injustice... "

Iniquité : c'est un mot qui veut dire "grande injustice".

 

 

" Enfant du peuple, je voterai toutes les réformes qui pourront améliorer le sort de ceux qui souffrent. "




Que fait Jean Jaurès ?

     Jean Jaurès découvre combien la vie des mineurs est difficile. Jusqu'à la fin de sa vie, il va défendre les mineurs : sa générosité et son courage sont exemplaires. Il n'hésite pas à se montrer au premier rang des défilés ou des manifestations.

Jean Jaurès parle aux mineurs.
Tableau d'un livre d'histoire (1957)


Jaurès, à droite, parle à l'Assemblée nationale
(Tableau de René Rousseau-Decelle vers 1907)
    Député à l'Assemblée nationale, il intervient en faveur de la création d'un fonds de retraite, d'une assurance sociale, il plaide pour les victimes d'accidents du travail, il dépose une proposition de loi sur les caisses de secours et de retraite pour les travailleurs.




Sommaire La vie de Jean Jaurès Un brillant orateur Un homme simple
Quelques pensées de Jean Jaurès La misère des ouvriers L'antisémitisme Le défenseur de la paix 
Les CM2 s'expriment Le Livre d'Or Votre opinion sur l'exposition "Jean Jaurès"